Ygridh l'exilée

Bon...alors voilà ma présentation, j’espère que ça conviendra, que ce ne sera pas trop long ou trop court ^^ longue vie au RP et à LOTRO!

Ygridh avait froid, faim et mal partout. Le sang battait dans ses tempes, c'était assourdissant, insupportable. Les ombres de la vieille forêt l'entourait. Il faisait presque nuit maintenant et elle marchait depuis des jours et des jours sans s'arrêter.
La jeune gondorienne tituba. Elle s'adossa à un arbre et retira sa main qu'elle avait gardée plaquée contre son épaule gauche. Elle était rouge de sang.
La blessure n'était pas fatale, mais le manque de soin risquait fort d’entraîner une infection. Ygrid avait vue de nombreux de ses camarades de batailles mourir de ce qu'ils avaient appelé une ''simple égratignure''.
Ou plutôt, ces anciens compagnons de batailles. Maintenant, c'étaient eux qu'elle fuyait.
En voulant se remettre en marche, elle se rendit compte que sa tête lui tournait. Ses deux épées à sa ceinture lui semblaient soudainement bien lourdes tout à coup, et les contours du paysage très...mouvants.

Par les Valars, je ne veux pas mourir maintenant. Et pas comme ça!

Mais les divinités n'aidaient que les hommes et les femmes d'honneur. Ils n'aidaient pas les traîtresses.
Il lui fallait de l'aide, de l'aide terrestre . Et il ne fallait pas qu'elle s'évanouisse maintenant. Si ses frères, Jayden et Beleth, la trouvaient, elle était fini.
Elle se remit à avancer, malgré la douleur.
Un autre pas, encore un autre. Encore, encore jusqu'à qu'elle ne lève les yeux et n’aperçoive une maison à quelque mètres.
Pendant un instant, elle crût qu'elle délirait, puis son hébétement laissa place à la joie. Elle était sauvée!

Faites que l'habitant de cette maison ne soit pas un ami des Rodeurs, pria-t-elle en toquant faiblement à la porte.

Ses jambes se dérobèrent soudains et elle se retrouvait à genoux. Toute la forêt tournait devant elle alors qu'elle basculait sur le côté.
Dans son esprit, l'image d'un oeil flamboyant la hantait.

Thorguiln faisait la fête avec les Amis, chez leur mentor, le vieux Tom Bombadil, au sein de la Vieille Forêt. On entendait le vent soufflant dans les branches en un hululement sinistre. De légers craquements indiquaient la présence de créatures de la nuit, rodant tout autour. On entendait même parfois la forêt bouger. mais tous ces bruits sinistres ne pouvaient couvrir le son des rires et des chants provenant de la maison de Tom.

Les Amis s'y étaient réunis pour fêter Yule et renouveler leurs vœux. Leurs rangs s'étaient dangereusement éclaircis ces derniers temps, conséquence de la guerre qui se préparait et montait en puissance à l'Est. Mais cela n'avait entamé en rien leur moral. Et pour l'heure, ils prenaient le frais sur le perron de Tom, fumant de l'herbe à pipe, que la vieille Sath avait fait poussé, au fond de son jardin, durant sa retraite bien méritée.

C'est alors que Carrigan, occupé à se couper de larges tranches de saucissons d'ours - mais uniquement pour finir les larges tranches de pain frais qu'il tenait dans sa main !- poussa un cri : "Quelquechose bouge dans les fourrés ! Ca approche !"

Aussitôt, les Amis, aguerris par ces derniers mois de farouches batailles, tirèrent leurs armes et leurs boucliers, et se mirent en position autour de leur ami et maitre.

"Ca s'est écroulé ! On dirait quelqu'un de blessé ! Vite allons voir !"

En arrivant près du corps, Thorguiln apercut le visage d'une jeune femme en armure. Sa main tenait son épaule et du sang s'en échappait.
"Ramenons la à l'intérieur. Psy, Ecth, soignez la !"

Et tandis que les deux capitaines se mettaient en recherche d'Herbe du Roi, les amis présents portèrent la jeune femme à l'intérieur et la déposèrent sur une table débarassée du fromage frais, du miel orange et du beurre onctueux qui s'y trouvait il y a quelques instants.

Par tout ce qui est sacré, je suis sauvée!

La jeune fille sentit que quelqu'un la soulevais du sol. L’espace d'un instant, elle eu craint que son esprit ne lui joua un tour. Mais l'odeur du miel et du fromage n'était pas sortit de son imagination!

Elle se décida à ouvrir les yeux et vit des tables, des victuailles, des personnes de toutes races en armures, qui s'affairaient pour trouver de quoi la soigner.
Elle ne savait pas où elle était tombée, mais apparemment personne ne lui voulait de mal. Pour l'instant.

-Qui...êtes vous, murmura-t-elle alors qu'on la reposait sur une table.

Ecthelar, un rien embarrassé regarda PSy, tu en as toi de l'herbe des rois ?
Par ce que moi, je ne me suis pas encore remis de la mort de Glorilin et j'ai plus de pierres à aiguiser que de bandages dans mes fontes de selle...
On va ramener la damoiselle à l'intérieur, elle me semble plus déshydratée et affamée que gravement blessée, concernant la boisson et la nourriture... la disparition du nain à plutôt eut un effet positif !

Du fromage? Du vin? Du miel? Je suis tombée en pleine fête? J’espère au moi que ce n'était pas un mariage, ou j'aurais gâchée la fête...

L’espace d'un instant, des souvenirs lui revinrent en mémoire... Jayden qui invitait de charmantes jeunes filles à danser, Beleth qui la faisait tournoyer au rythme du luth de son père....
Tout ça, avant que les Cavaliers Noirs n'arrivent, par sa faute.

Elle se hissa sur ses coudes, ignorant la douleur de son épaule, et tendis la main vers un pichet de bière. Personne ne lui reprocherait de boire à sa guise dans son état, non? En plus c'était de la bonne bière naine, rien de mieux pour soigner les douleurs du corps et de l'esprit....

Thorguiln reluqua la jeune femme qui venait de saisir sa chope des festivités, celles en Argent massif, incrusté d'or et pierreries, sa préférée ... celle que personne n'aurait jamais oser toucher de son plein gré ...

"Tudju ! M'a l'air pas si mal en point que cà, la petite ! Refoutez la moi sur ses deux pieds, qu'on sache ce qu'elle veut, en plus de me chouraver ma bière bleue du Luth, et de mettre des empreintes de doigts plein de sang sur MA chope des Festivités !"

"Tudju ! M'a l'air pas si mal en point que cà, la petite ! Refoutez la moi sur ses deux pieds, qu'on sache ce qu'elle veut, en plus de me chouraver ma bière bleue du Luth, et de mettre des empreintes de doigts plein de sang sur MA chope des Festivités !"

Face à l'air mécontentent du nain, Ygridh jugea plus prudent de reposer la chope de bière. La dernière fois qu'elle avait contrariée un nain, elle avait fini endettée jusqu'au cou, poursuivis par trois chiens de guerre aussi gros qu'elle et un barbu de mauvais poil. Bon d'accord, elle n'aurait peut être pas du traiter sa mère d'imberbe, ça énerve.

-Heu... désolé, bredouilla-t-elle, j'ignorais qu'elle était précieuse. Et sinon, je pourrais je savoir qui vous êtes?

Certe cette demande était plutôt osée de sa part, alors qu'elle avait débarquée au millieu de LEUR fête, mais Ygridh n'avait jamais eu le sens des politesses et des mondanités, et en plus elle avait faim.

"Thorguiln Sombreforge, pour vous servir, maître ferronnier, gardien désappointé et pour le coup, dirigeant de cette bande d'énergumènes que l'on appelle Amis du Vieux Tom.
Vous êtes ici en pleine Vieille Forêt chez Maitre Tom, arrivé d'on ne sait où, avec une blessure à l'épaule et une envie prononcée de me piquer ma bière. Cela étant dit, laissez moi vous présenter Ecthellar, captaine de discipline de notre compagnie, Psylvia, capitaine aux mains douces, Glorilin, ménestrel brailleur paillard. le petit aux saucissons, c'est Carrigan, faucheur de trésor de dragon, et la grande en rouge la bas, c'est Ninis, spécialiste de la chasse en eau de fontaine.
Pour tout vous dire, on a l'habitude de fêter Yule dans cette demeure accueillante, et c'est donc cette petite fête que vous venez d'interrompre impromptument. Alors dites-moi, racontez nous où vous avez eu ce petit bobo ? N'hésitez pas a faire durer l'histoire : on est au chaud, bien installé, et nous, on aime ca, les longues histoires au coin du feu ..."

La dessus, le nain remet une pogne possessive sur sa chopine d'argent, et va la nettoyer, avant de l'essuyer amoureusement avec un fin chiffon sec... avant de la remplir d'une bière parfumée et de couleur bleue.

Bon, celui là n'a pas l'air d'avoir envie de me jeter au fond des mines de la Moria. Parfait.

-Je suis Ygridh. C'est un plaisir de vous rencontrer. Et navrés pour la fête.

La jeune fille s'assit sur la table et salua d'un signe de tête les hommes et les femmes que désignait le nain. Oui, une sacrée bande d’énergumène, ca c'était sur. Elle accepta volontiers les bandages qu'on lui tendait et à peine quelque minutes plus tard, elle était prête à raconter son histoire.

-Mais d'abord...vous devez me jurer que vous ne me vendrez pas aux Rodeurs, quoique vous pensiez de moi après ça , dit elle. Faites moi en la promesse, et je vous conterais mon épopée, si cela est votre désir.

Thorguiln se prit le menton entre son pouce et son index et regarda la jeune femme longuement, l'air songeur. Puis il se rapprocha.
"J'ai de bons amis parmi les rodeurs vous savez ? Je ne sais rien de votre histoire - pour le moment - mais j'ose à croire que vous n'avez porté atteinte à l'un d'entre eux ... hmmm ?"

Puis le nain commenca à tourner lentement autour de la dame.
"Mais soit, je promets ! Par contre, je ne vous promets pas de ne pas vous rebalancer dehors sous la pluie, si le récit ne me convient pas !"

Ygridh baissa les yeux à nouveau, morte de honte. Sans prévenir, elle s'affala sur un fauteuil, la tête entre les main.

-Si vous saviez, Maitre Thorguiln, si vous saviez comme j'ai honte de moi et de mes actions passées.

Elle s'arrêta un instant. Elle ne savait rien de ces gens, ni même si leur paroles étaient fiables. Mais ils étaient les seuls à vouloir l'écouter, pour l'instant. Et elle avait besoin de parler de ce qu'elle avait fait. Après tout, personne n'est tout blanc ou tout noir, et tout le monde avait ses propres regrets. Et une chance de se repentir.

-Je suis née à Minas Thirit. Ma mère était une guérisseuse et mon père un Rodeur. J'étais la seule fille parmi ses sept enfants, la plus jeune mais aussi la plus...problématique. J'aimais me battre, mais je négligeais les forêts et l'art de  la dissimulation, préférant les tournois et le bruit des épées qui s'entrechoquent. Ma mère voulait faire de moi une guérisseuse, mon père voulait juste que j'arrête de me comporter comme un homme et que je me trouve un bon parti. Vous savez, j'aurais du être un garçon, mais les Valars en ont décidés autrement. J'étais une fille et pour ma famille, je n’étais pas destinée à la gloire et aux batailles.

D'un geste vif elle se saisit d'une  coupe de bière et la vida cul-sec. Tandis qu'elle parlait, ses yeux semblait regarder quelque chose au loin, un point dans le vague.

-J'étais forte, mais j'étais aussi arrogante. Les années passaient et les hommes célibataires fuyaient à mon approche. Mon père était de plus en plus désespéré. Un jour, je lui ai dit ''père, il serait temps que vous compreniez. Je ne serais jamais une fille. Laissez moi combattre avec vous contre l'Ennemi, et vous serez fière de moi''.

D'un seul coup, ses yeux se chargèrent de colère et ses doigts se crispèrent sur la chope. Elle l'abattit violemment sur la table.

-J'étais plus forte que lui, j'étais plus forte que mes six frères! Beleth, mon aîné de trois ans qui avait bien deux têtes de plus que moi, perdait en combat singulier contre moi! J'étais douée, assurément, mais j'étais orgueilleuse, et je méprisais mes frères autant qu'ils me méprisaient. Il me détestaient car j'étais une fille et que j'étais plus forte qu'eux, et moi je les détestais d'être des hommes. Mais ils étaient ma famille...et même si nous ne nous supportions pas...je les aimais...plus que tout au monde. Et il a refusé, disant que...que...que je lui faisais honte et qu'il était temps que je me comporte en véritable femme. Si vous saviez comme je l'ai haï. Et j'ai découvert qu'il projetais de me marier au fil du forgeron. Ma mère n'a rien trouvée de mieux à me dire que ''tu nous fera honneur'' peuh! Et même Beleth, qui avait pourtant toujours pris ma défense, n'a rien fait pour m'aider. Je me suis enfuie de Minas Thirit.

Elle fit une pause dans son récit pour essuyer son nez et ses yeux... et se re-servire la bière.

-J'étais morte de chagrin. J'ai alors compris que partout où j'irais dans le monde, se serait toujours la même chose. J'étais désespérée et j'étais en train de dépérir de tristesse quelque part du côté d'Isengard. C'est là que les Cavaliers Noirs sont arrivés.