Ca doit être une connerie que j'avais pondu pour un concours ou je ne sais quoi :
Laissez moi vous conter l'histoire hallucinante
d'un nain nommé Fimbur, de ses envies faineantes.
Le nain était mineur, et amateur de bière
Il faisait la fierté de ses ancètres et pères.
Tandis que son destin était tout droit tracé,
par d'étranges visions il était obsédé.
Il révait en secret de devenir fermier,
de pouvoir élever tout pleins de galinacées.
"A moi la belle vie, et les poulets rotis,
les belles omelettes au lard, et les oeufs au carvi.
Je dormirais bien tard, et ferait toutes mes nuits.
J'aurais une vie peinard. Allez j'y vais. Fonce petit !"
Et le voila parti monter son poulailler,
y mettre une poule ou deux, et quelques oies aussi,
leur filer du bon grain, et de l'orge en épi,
pour finir sa journée, rompu et fatigué.
Le temps d'enfiler sa tunique en coton,
boire un dernier godet, retirer ses chaussons,
et le voila couché, la tête sur l'oreiller.
Et pour mieux s'endormir il compte les poulets.
Mes aieux, par Mahal, quelle nuit terrible.
Les poules causent en dormant, réveille un régiment.
Les oies caquettent sans cesse, f'raient peur aux oliphants !
Le nain n'a pas dormi, et a une tête horrible.
Même pas le temps de boire sa première chopine,
qu'il faut aller voir les affreux volatiles.
Il a beau soulever chaque poule une a une,
il ne trouve pas d'oeufs, rien d'autre que des plumes !
"Mais que vais je manger, mesdames les poulettes,
si vous ne poussez pas, ne vous donnez la peine
de me pondre quelques oeufs, pour faire mon omelette.
Me voila sans repas, et à jeun quelle déveine !"
Et le voila qui nettoie et distribue le grain,
change la paille des nids et répare les clotures
jusqu'à en avoir des ampoules plein les mains
des échardes partout et plein de meurtrissures.
Apres une journée, à leur changer la flotte,
s'occuper des bestiaux, le soir rebelote !
On se change et on mange, on boit et on se couche,
sans meme prendre le temps de passer sous la douche.
Les volailles sont farceuses, et l'empechent de dormir,
gloussant a qui mieux mieux, comme si elles voulaient rire.
Et le nain fulminant, l'oreiller sur la tête,
maudissant amèrement ces satanées bêtes.
Le lendemain matin, alors qu'il visitait,
bien calés dans ses bottes, les nids des sales bestiaux,
n'y trouvant que du vent sans aucun intérêt
il se prit à maudire tous ces foutus oiseaux !
"Ainsi vous refusez d'y mettre un peu du votre ?
Moi qui ais tant peiné pour vous fournir ici,
un joli poulailler, un confortable abri
n'aurais même pas le droit à quelques oeufs cocotte ?"
La dessus, hors de lui, le nain file à la grange,
et en ressors, colère, dans la main une hache.
Un à un il attrape, les oiseaux affolés
et leur coupe la tête avant de les plumer.
Des precieux poulets, il se fit un gueuleton,
a s'en péter la panse, s'en taper le bidon.
Des grains d'orge il tira une divine stout
qu'il laissa vieillir avant de la boire toute.
A la mine il rentra, joyeux et sûr de lui
sautillant en chemin, sur l'épaule ses outils.
Et quand l'envie lui vient d'une belle et bonne omelette
il s'en va à l'auberge et commande une assiette.
Mon vieux quand tu es nain, faut pas chercher trop loin,
avoir des envies bêtes ni se croire trop malin.
Il faut savoir aussi se contenter de peu
car il n'en faut pas plus pour vivre bienheureux !